Grand Staircase Escalante National Monument : Hole-in-the-Rock Road

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Après avoir traversé la première portion de GSENM, Cotonwood Road, nous voulions seulement explorer d’autres canyons. La deuxième portion du monument national est celle où nous avions prévu nos plus grosses expéditions. Cependant, pour nous y rendre, il y avait un obstacle principal: Hole-in-the-Rock Road.

Il s’agit d’une route qui s’étend sur 100 kilomètres. À partir de la ville d’Escalante, cette route donne accès à plusieurs endroits uniques. Cependant, elle n’est pas entretenue et est reconnue pour être en très mauvaise état. Avez-vous déjà entendu l’expression un chemin en « laveuse » ou encore en « washboard »? C’est la meilleure description possible!

Au courant de 4 jours, nous avons exploré plusieurs recoins et routes secondaires de ce chemin. Chaque portion de route nous apportait un petit stress supplémentaire à savoir si toutes les vibrations allaient provoquer un bris sur notre véhicule. Cependant, en roulant très lentement (souvent autour de 5km/h!), nous avons découvert certains des plus beaux endroits de notre voyage!

Zebra & Tunnel Slot canyons

Pour débuter notre aventure dans ce secteur du monument national, nous avons fait une première randonnée. Avec un départ en après-midi et un trek de plusieurs kilomètres dans le désert, nous avons eu chaud durant cette aventure! 

Le premier canyon que nous avons visité est Zebra slot canyon. Il s’agit d’un canyon zébré de plusieurs teintes de rose et de rouge. Pour s’y rendre, il y a un segment technique où le bas du canyon est tellement étroit qu’on ne peut pas s’y tenir debout. Nous devions alors le parcourir en appuyant notre dos d’un côté et nos jambes de l’autre, comme pour monter une cheminée. Cependant, une fois cette difficulté surmontée, le canyon est complètement unique !

Après un autre segment de marche dans un drainage, nous avons atteint Tunnel slot canyon. Il s’agit d’un canyon tellement étroit au sommet qu’on dirait plutôt un tunnel. Après avoir exploré ce canyon, une dernière marche aride dans les beaux paysages du désert nous attendait pour le retour.

Peak-A-Boo & Spooky Gulch

Durant nos recherches, s’il y a une aventure qu’il ne fallait pas manquer, c’était Peak-A-Boo et Spooky gulch. Il s’agit de deux canyons exigeants qui demandent un peu d’escalade de cheminées, mais le plus important pour ceux-ci, c’est de ne pas être claustrophobe !

Au départ du sentier, il y a même un portique construit pour indiquer la taille maximale qu’on peut avoir pour parcourir les canyons. Si on ne réussit pas à se faufiler dans le portique, on risque de rester pris dans une des portions minces de Spooky gulch.

À partir du départ du sentier, on longe le rebord d’un canyon. Du sommet, on peut apercevoir l’entrée du canyon de Peak-A-Boo. Ensuite, le sentier se met à descendre rapidement. On arrive finalement au pied d’une falaise d’environ 2 à 3 mètres avec des prises creusées pour monter.

C’est le premier test pour confirmer qu’on a la condition physique nécessaire pour parcourir Peak-A-Boo. Lorsque cet obstacle est surmonté, le canyon est tout simplement incroyable. C’est un méandre creusé à même la roche. On y retrouve quelques petits bassins, des arches miniatures et des formations rocheuses uniques, le tout dans une roche rouge-orangée.

Après un bon moment à s’émerveiller et à explorer, le canyon débouche sur des petits buttons de sables, puis le sentier nous guide vers l’entrée de Spooky gulch. Dès le départ, le canyon est beaucoup plus serré. Il y a très peu de lumière qui se rend jusqu’au fond. Il faut souvent se déplacer de côté et se passer les sac à dos dans les endroits très étroits.

À un certain moment, on arrive au sommet d’un gros éboulement de roches. Il faut donc descendre en se faufilant entre les roches, puis ramper à plat ventre sur le sable. Un peu plus loin, dans une portion très étroite, le canyon descend rapidement en creusant des méandres. Il faut s’entraider pour que tous réussissent à descendre. Puis, tranquillement, le canyon devient plus large et on émerge au fond du drainage.

Cette randonnée a été un grand coup de coeur pour nous. Heureusement, nous l’avons réalisée très tôt et nous avons été seuls dans les canyons. Lors de notre retour au véhicule, nous pouvions déjà voir des groupes avoir de la difficulté à l’entrée de Peak-a-boo. Selon nos recherches, il peut parfois y avoir des petites files d’attente dans les portions complexes et il arrive même que des gens restent pris à certains endroits et bloquent le sentier. Pour toutes ces raisons, nous étions très heureux d’avoir pu profiter de cet endroit unique en toute tranquillité !

Coyote Gulch

Dans la même journée que Peak-A-Boo et Spooky gulch, nous avions prévu débuter notre deuxième grosse aventure. En effet, avant de débuter Hole-in-the-Rock Road, nous avions récupéré un permis dans le Visitor Center du secteur. Il s’agissait d’un permis pour randonner Coyote gulch, un canyon très isolé situé au fond de la route de Hole-in-the-Rock. Il y a deux façons typiques de faire ce canyon. La première est de descendre en une journée par la Sneaker way. Il s’agit d’un sentier qui mène à une pente excessivement raide et dangereuse. Les personnes qui empruntent cette voie ont besoin d’une corde de plus de 200 pieds pour relier le sommet du canyon au fond. Pour nous, cela était trop risqué et nous voulions profiter de tout le canyon et non d’un seul secteur. Ainsi, en effectuant une randonnée de deux jours, nous pouvions parcourir beaucoup plus de distance dans le canyon et surtout éviter de descendre par un endroit trop dangereux.

Nous avons choisi de laisser notre véhicule au stationnement de Hurricane Wash, notre point de sortie. Comme nous étions toujours avec les parents de Samuel, nous avons roulé tous ensemble jusqu’à un autre stationnement, beaucoup plus loin. Beaucoup de washboard, des roches qui sortent au milieu du chemin, des énormes poches de sables, nous ne nous serions jamais rendus avec notre van ! Pour l’occasion, les parents de Samuel avaient même laissé leur campeur plus bas le long du chemin pour être certain de pouvoir rouler ce segment très difficile.

Nous avons donc commencé à randonner à partir de Coyote Gulch Access Point. D’ici, nous avons fait un trek à la boussole d’environ 3km pour atteindre un point particulier du canyon: Crack-in-the-Wall. Il s’agit d’une mince craque dans le mur rocheux du canyon dans laquelle on peut se faufiler pour descendre au fond. La portion à la boussole ne nous a pas causé trop de problèmes et nous avons réussi à trouver la craque rapidement. Nous avons retiré nos sacs, puis Samuel est descendu la petite portion d’escalade pour arriver au fond de la première portion. Après avoir descendu les sacs, Angéline l’a rejoint. Pour le second segment de la craque, il faut se faufiler dans un passage très étroit. Les sacs à dos seuls sont trop larges pour y passer! Angéline a donc descendu dans la craque, puis s’est faufilée jusqu’en bas. Par la suite, nous avons descendu les sacs avec une corde et Samuel est descendu à son tour. C’était très serré, mais ici au moins, aucun risque de chute dangereuse. C’était notre objectif en passant par ici.

Prochaine étape, c’était de rejoindre la rivière au fond du canyon. Nous avions encore plusieurs centaines de mètres de dénivelé à descendre dans du sable mou et le soleil était cuisant. Nous n’avons donc pas pris trop de pause et avons descendu dans un paysage complètement lunaire. Au fond du canyon, un monolithe imposant. À l’horizon, une arche gigantesque et d’autres canyons en formes de méandres. Nous étions émerveillés!

Une fois au fond, la température s’est tempérée rapidement. C’était la première fois depuis le début de GSENM que nous randonnions dans une forêt et près d’un cours d’eau qui n’est pas asséché depuis longtemps. Comme il n’y a pas de sentier au fond du canyon, nous randonnions parfois dans une petite ”jungle” de prêles, parfois sur des grosses roches, et souvent au fond du ruisseau. Notre objectif était de nous rendre jusqu’à Coyote Natural Bridge, une formation impressionnante du canyon. En route, nous avons croisé Cliffside arch, une arche verticale fixée à la paroi du canyon.

Après environ 12km, nous sommes arrivés sous le pont naturel. Comme il n’y avait encore personne d’un côté de la formation, nous avons établi notre campement à quelques dizaines de mètres du pont naturel. L’emplacement était grandiose et nous étions ravis d’avoir trouvé un endroit si près pour camper. Nous avons pris le temps de nous faire un bon repas, puis avons passé la soirée à lire dans la tente, avec une vue sur Coyote Natural Bridge. Durant le jour, le ruisseau gardait le fond du canyon frais. Pendant la nuit, c’était l’inverse : les murs chauds du canyon réchauffaient l’air, empêchant la température de devenir trop froide.

Après nous être levés à 5h45, nous avons rapidement ramassé notre campement et nous avons recommencé à marcher sans même déjeuner. L’objectif était d’atteindre Jacob Hamblin arch avant les randonneurs d’une journée. Il s’agit de la formation rocheuse la plus impressionnante du canyon et l’endroit peut être très fréquenté en milieu de journée! Le réveil hâtif a valu la peine, car une fois rendus sous l’arche, il n’y avait que quelques campeurs tout juste sortis de leur tente. C’est difficile de décrire l’immensité de cette arche, nous avons encore été impressionnés par l’ordre de grandeur des formations rocheuses de Coyote Gulch.

Pour finir notre randonnée, il nous restait encore plusieurs kilomètres au fond du canyon. Un peu plus haut, il était impératif de ne pas manquer le canyon secondaire qui allait nous mener à notre véhicule: Hurricane Wash. Depuis la veille, nous n’avions pas utilisé le GPS de nos téléphones pour naviguer, mais ici, nous ne voulions pas nous tromper! Prendre le mauvais canyon secondaire signifiait un autre trek imprévu dans le désert, au plus chaud de la journée. Ainsi, nous avons identifié le bon croisement à l’aide de nos téléphones cellulaires et nous avons commencé à grimper Hurricane Wash.

Au départ, le drainage ressemblait beaucoup à Coyote Gulch, mais plus nous montions, plus le sol s’asséchait. Avant que le ruisseau disparaisse entièrement, nous avons filtré et traité de l’eau pour les derniers kilomètres qui nous séparaient du véhicule. La fin de la randonnée s’est effectuée dans du gros sable mou, en étant toujours exposé au soleil. Une fois au véhicule, nous avons rapidement retiré nos sacs à dos, puis nous nous sommes allongés à l’ombre du véhicule.

Dans des canyons étroits et sinueux, les accessoires GPS ne fonctionnent pas toujours. Nous n’avions donc pas la distance précise parcourue. Cependant, nous estimons que ce parcours hors sentier aura été d’une distance d’environ 25km, avec une grande majorité à traverser des ruisseaux, grimper des roches et traverser des forêts plutôt dense. Nous étions dûs pour un peu de repos!

Red Break Slot Canyon & Cosmic Ashtray

Après Coyote Gulch, nous nous sommes stationnés à environ 10km du départ de notre dernière aventure dans GSENM. Nous avons passé l’après-midi à nous reposer du mieux que nous pouvions. La météo semblait changeante et des nuages de pluie passaient au nord d’où nous étions, se rapprochant lentement. Nous avons discuté entre nous à savoir si nous quittions le monument national pour ne pas rester pris sur des chemins boueux. Finalement, le temps s’est éclairci et un bulletin météo de notre balise GPS nous a appris que ces nuages menaçants ne devraient pas revenir.

Pour une dernière fois, nous nous sommes levés tôt. Notre plan était de parcourir le canyon de Red Breaks, puis de le quitter pour naviguer à travers la chaleur du désert jusqu’à une formation rocheuse au sommet d’une montagne, Cosmic Ashtray. Sur tout cet itinéraire, il n’y a aucun sentier, plusieurs endroits où le GPS ne fonctionne pas à cause des canyons étroits et beaucoup d’embranchements. Cependant, nous nous étions préparés. Nous avions une description et des photos du canyon, des embranchements à prendre et des endroits à éviter ainsi qu’une carte annotée du secteur. De plus, comme nous remontions les canyons, il est presque impossible de se perdre : peu importe dans quel embranchement on est, si on fait demi-tour, le drainage nous ramène jusqu’à notre véhicule.

Avec tout ça, nous nous sentions prêts à affronter notre randonnée la plus technique et exigeante de GSENM. Pour débuter, nous avons trouvé le bon drainage à remonter, puis nous avons commencé à marcher. Rapidement, le drainage en sable grossier s’est transformé en dalles de roches, puis le canyon s’est mis à s’encaisser. Nous avons atteint une première chute où nous devions grimper. Samuel a réussi à grimper directement dans la chute, mais Angéline, plus petite, n’arrivait pas à atteindre les prises. Elle a donc fait demi-tour jusqu’à trouver une paroi moins abrupte où grimper.

Peu de temps après, le canyon s’est transformé en vrai slot canyon. Les murs se touchaient presque et peu de lumière se rendait au fond. Plusieurs sections ont nécessité de l’escalade de cheminée. Pour deux portions, nous avons dû nous entraider et utiliser une corde pour monter notre sac à dos, qui gênait nos mouvements lorsque nous grimpions. À un certain point, nous avons utilisé nos photos de référence pour quitter le canyon et redescendre un peu plus loin pour éviter une chute impossible à grimper de plus de 30 mètres de hauteur.

Sur plusieurs kilomètres, nous nous sommes donc faufilés entre des grosses pierres tombées, nous avons traversé des passages sombres et étroits et nous avons grimpé des petites chutes asséchées. Durant tout ce temps, nous progressions entre des murs rouges, roses et orangés de plusieurs dizaines de mètres de hauteur. Au final, ce fut le canyon que nous avons le plus aimé explorer, autant pour les paysages uniques et impressionnants que pour le défi physique et technique. Durant toute notre ascension de Red Breaks, nous n’avons croisé aucun autre randonneur.

Vers la fin du canyon, nous avons probablement fait une petite erreur d’orientation. Lorsque le canyon a recommencé à s’élargir, nous avons grimpé une dalle pour sortir vers l’est du canyon, comme prévu. Cependant, nous avons quitté le canyon légèrement trop tôt. Notre trek dans le désert pour atteindre Cosmic Ashtray a donc été beaucoup plus exigeant que prévu. Nous avons dû descendre et remonter trois canyons secondaires très abruptes. Si nous avions quitté Red Breaks plus haut, nous aurions eu moins de dénivelé à faire pour traverser le même terrain. Néanmoins, avec nos cartes et le relief environnant, nous n’avons pas eu trop de difficultés à nous situer à nouveau sur la carte pour emprunter un trajet légèrement différent de celui planifié.

Après avoir surmonté ces canyons, nous avons finalement pu identifier à la boussole la montagne que nous voulions grimper. Nous avons donc prudemment rejoint la formation de Cosmic Ashtray. Si vous vous demandez, Cosmic Ashtray signifie cendrier cosmique. Ça peut paraître particulier de nommer ainsi une formation rocheuse à flanc de montagne. Étonamment, le nom décrit parfaitement la formation! Il s’agit d’un gigantesque bol blanchâtre rempli de sable orangé. On dirait presque que la formation est irréelle !

Pour finir la randonnée, nous avions pratiquement 8km à faire sur des dalles de roche cuisantes et sur un chemin de véhicule tout terrain en sable grossier, le tout sans aucune ombre. Encore motivés, mais très fatigués, nous avons commencé le retour vers le véhicule. Le retour au chemin s’est bien fait malgré l’absence de sentier, puis nous avons eu une belle surprise quand nous avons croisé une camionnette qui nous a proposé de nous rapporter à notre véhicule! C’est donc le visage au vent, à l’arrière d’une camionnette, que nous avons parcouru les derniers 4km de notre périple à GSENM.

En route vers Capitol Reef, Canyonlands et Arches National Park

Tout au long de notre périple à GSENM, nous avons du faire beaucoup de travail de planification à l’avance, de recherches et d’annotations sur nos cartes. Nous avons parcouru des routes excécrables et des segments hors sentiers très exigeants. Nous avons brisé une réparation sur l’une des pentures de porte de notre véhicule et nous avons brisé un boulon sur le pot d’échappement du véhicule. Heureusement, nous avons réussi à tout réparer temporairement avec ce que nous avions sur la main. Ce fût une portion du voyage très exigeante mentalement et physiquement, mais tellement gratifiante et valorisante.

Pour la suite des choses, nous prenons la route vers Capitol Reef National Park, puis vers la ville de Moab, toujours en Utah. Nous y visiterons les parcs nationaux de Canyonlands et Arches. En nous y rendant, nous tenterons de recharger nos batteries un peu. Il s’agit de grands parcs très populaires, mais nous avons déjà hâte d’y être et de pouvoir partager nos expériences!

Responses to “Grand Staircase Escalante National Monument : Hole-in-the-Rock Road

  1. Nicole Desjardins Avatar
    Nicole Desjardins

    Merveilleux, merci de nous faire nous faire suivre votre aventure. Bisous

  2. Francois Avatar
    Francois

    Merci de me permettre de revivre ces beaux moments via votre Blogue. Vous nous avez appris a voyager différemment, dans ces régions ou nous devons nous adapter aux conditions climatiques jours après jours!

  3. Laurier Courtemanche Avatar
    Laurier Courtemanche

    Wow, méchantes aventures!
    Bravo et merci encore de nous faire marcher, grimper,ramper et suer par procuration!

  4. Carolyne Avatar
    Carolyne

    Vous nous avez fait découvrir la randonnée dans les « slot canyon » et je dois avouer que c’est mon gros coup de cœur du voyage! Ça été un beau défi, parfois technique et exigeant mais toujours magnifique! En plus nous avons eu la chance de les parcourir sans « touriste » et avec un peu moins de chaleur que les jours précédents. Vous avez été de parfait guide et on vous remercie encore! Très hâte de revivre la suite…

  5. Sophie Avatar
    Sophie

    WoW ! c’est tellement beaux 🤩 merci pour ce beau partage en récit et image, nous voyageons un peu avec vous 🥾⛰️
    Belle continuité 🙂